Je m’appelle Stella, Stella Jean. Ma mère, Joanna, était top model elle a beaucoup voyagé pendant sa petite carrière (petite, car dès qu’elle est tombée enceinte elle s’est arrêtée, et n’a jamais repris !) et voulait absolument me donner un prénom à consonance américaine, heureusement mon père Alfonso (dit « Alfie ») n’a pas cédé, enfin mon deuxième prénom est quand même « Jean » mais bon, passons, je ne sais même pas pourquoi je commence à parler de ça.

Je suis fille unique. J’aurais adoré avoir un grand frère. Ou une petite sœur. Mais c’est comme ça ! Maman était donc top model, enfin top model c’est un grand mot, elle a fait quelques photos pour des magazines un peu partout dans le monde, mais rien de vraiment exceptionnel. Elle a toujours rêvé de gloire, et a vraiment tout fait pour avoir un peu de reconnaissance du monde du showbiz. En vain !  Papa lui, est beaucoup plus réservé, il préfère les moments en famille ou entre amis aux grosses soirées mondaines dont maman ne faisait que parler ! Mes parents étaient bien ensembles, ils se sont mariés à 25 ans et m’ont eue, deux ans plus tard. A partir de là, tout a commencé à dégringoler. Maman n’a jamais pu reprendre sa carrière où elle l’avait laissé, elle a donc fait un transfert de toutes ses aspirations à la célébrité sur moi. Oui, moi. Dès mon plus jeune âge, elle m’a inscrite à toutes sortes de concours de beauté et de mini-miss, elle me faisait participer à toutes sortes de casting, peut importe que ce soit pour un film américain ou une pub de pâtée pour chien en inde, elle voulait à tout prix que je sois célèbre (et, elle aussi, par la même occasion !). Du coup, quand j’étais petite, j’étais une de ces petites pestes pourries gâtées, qui ont tout en claquant des doigts. Vous savez, les enfants dans les magasins qui se roulent par terre en pleurant pour avoir telle ou telle poupée Barbie ? C’était moi. J’en ai bien honte aujourd’hui. J’aime ma mère, mais elle m’a volée toute une partie de ma jeunesse et je lui en veux toujours un peu aujourd’hui. D’ailleurs, mon caractère a radicalement changé ! Je déteste tout ce qui touche, de près ou de loin, à la mode les paillettes et la célébrité ! Je déteste tous ces fils et filles de riches qui pensent que tout leur est du et qu’ils peuvent tout avoir.  Rien que d’en parler, j’en ai des frissons ! Malheureusement, à Milan où je vis, ils sont partout. Et en période de fashion week c’est pire !

Alors que je n’avais que 12 ans, mes parents ont divorcé, je suis alors allée vivre chez mon père, à Chiesanuova, a quelques heures en voiture de Florence. Cette vie, à la « campagne » m’a permis de me rapprocher énormément de mon papa. Quelques années plus tard, il a été muté à Milan. Quand je suis arrivée à Milan, au collège, entourée de tous ces fils à papa, je me suis dit que j’allais avoir beaucoup de mal à m’intégrer, c’était sans compter ma rencontre avec Gracie, dès que je l’ai vue je me suis dit que nous étions faites pour être amies. Elle n’était pas comme eux, et moi j’avais bien envie d’être autre chose que « la fifille à sa maman ». Tout de suite, on a beaucoup accroché, on était tout le temps fourrées ensembles. Au collège nous n’étions pas comme toutes ces filles en habits de marque et brushing parfait, on était bien plus « garçon manqué », on préférait la compagnie des garçons à celle des filles, on faisait du sport et avions des manières. Oui, et alors ?

Depuis la fin de nos années de lycée, nous habitons ensembles à Milan. Moi, je suis étudiante en histoire de l’art, ça ne me passionne pas tant que ça. D’ailleurs pour l’an prochain je vais peut être m’inscrire dans un cursus de langues, j’aimerais être interprète un jour, pour pouvoir travailler dans le monde entier. J’adore les voyages, si j’ai bien un rêve dans la vie, c’est de pouvoir faire le tour du monde (pas d’un coup, rassurez vous !).